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1.


De l’art de déléguer.

 


Dans sa guérite en verre épais, incassable (même par des brutes épaisses aussi), Mélanie voit défiler les clients qui réclament un billet, pour telle ou telle séance. Certains sont polis. D’autres sont enthousiastes. D’autres encore ont l’allure des grands soirs et se sont faits élégants pour l’événement.

 

Le beau Jim, lui, aime le cinéma pour trois raisons. En one, les nanas y sont canon (en général, elles ont des gros nichons, un maquillage soigné, des yeux expressifs, voire un petit cul rebondi bien tendu sous le tissu de leur jupe couleur crème). Et les acteurs masculins ont la pêche ! Une chorégraphie leur suffit pour envoyer valser leurs adversaires qui ne se relèveront pas de sitôt. Ça, c’est le premier point.


En two, les comédiens ne parlent pas pour ne rien dire.


Quand ils l’ouvrent, c’est pour être spirituel, faire avancer l’intrigue. Et s’ils sont dans le casting, c’est qu’il y a une bonne raison — contrairement à dans la vie quotidienne, non hollywoodienne, où tant d’individus traînent, traînassent, traînouillent, errent, égarés, hagards, complexés, démoralisés, avec l’air en permanence de se poser la question du pourquoi ils sont là, précisément là où ils sont, et du comment ils pourraient faire pour oser espérer se sortir de ces mauvaises ornières. Et c’est encore plus vrai dans certains films, dits de genre, où les mots et les dialogues sont comptés avec une telle parcimonie que les acteurs sont contraints d’avoir de la présence, du jus, du punch... la pêche, comme on vient de le dire plus haut. Alors, superbement, ils sont dans leur rôle ! Tout simplement. Somptueusement.

 

En three, au-delà de l’art consacré comme tel, c’est le lieu qui l’attire. Adoptés par des générations et des générations de cinéphiles, les sièges des cinémas ont l’ergonomie moelleuse. S’y enfoncer, c’est délicieux. On pourrait enfin y ajouter une four one : l’air est climatisé ; puis une five one : Jim aime le noir et, plus que tout, il aime qu’on lui fiche la paix — hé oui, il a des points communs avec ces petits insectes discrets et peureux que sont les cafards ! Mais on n’en finirait plus et l’essentiel n’est pas là : Jim est un terroriste. C’est ça qui compte. Tout le reste n’est que gazouillis de seconde zone.

 

Il travaille pour le compte de l’État qui l’emploie comme barbouze d’élite. C’est un métier comme un autre — plutôt bien payé — sauf qu’il ne faut pas avoir peur de zigouiller sur commande les ennemis de la Nation… Un peu risqué peut-être, sûrement, mais il suffit de ne pas se faire prendre.


Un gars qui bosserait dans une mine de charbon, à mille huit cent quatre-vingt-dix mètres sous terre, ou sur un rafiot hauturier bravant tempêtes, lames traîtres et déferlantes du côté des îles Lofoten, courrait plus de risques que lui.

 

(...)

 

 

En compagnie de Mone Hellec-Le Beller, auteure de Colette et Ginette, et de François-Marie Ferré, auteur d'un remarquable Manuel de survie en territoire amoureux, l'auteur dédicaça son ouvrage le 7 décembre 2013 à la librairie L'Encre de Bretagne, 28 rue Saint-Melaine.

Vous pouvez dès à présent commander ce polar mordant auprès de nos services diligents.

 

16 € - 14,5 × 21 cm - 188 pages

© novembre 2013

ISBN : 978-2-919265-42-8

 

Cet ouvrage est également disponible à Rennes à la librairie L'Encre de Bretagne,

28 rue Saint-Melaine,

et chez Alphagraph,

5 rue d'Échange.

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